La blague du siècle
Ne riez pas. L'ancienne journaliste de Charlie Hebdo fait partie des nommés pour le prix Nobel de la paix 2021.
Un prix qui, rappellons-le, récompense "la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix", selon les volontés définies par le testament d'Alfred NOBEL.
Huit millions de couronnes suédoises, soit environ 835 000 euros, sont octroyées au lauréat d’un Nobel.
Cette annonce a suscité l’indignation de certains, notamment sur les réseaux sociaux, car l’écrivaine franco-marocaine a souvent créé la polémique pour des propos jugés islamophobes. En 2019 elle s’était notamment déclarée favorable sur le plateau de CNews à ce que la police française « tire à balles réelles » dans certaines situations.
La procédure de désignation et d'attribution des prix Nobel de la paix est très différente de celle suivie dans les diverses disciplines. Seules certaines personnes ou organisations sont habilitées à faire des propositions, par exemple un parlementaire, un professeur de sciences politiques, d’histoire ou de relations internationales, ou encore un ancien Nobel de la paix.
En l'espèce, la proposition a été faite par Jan Bøhler, député norvégien controversé. A part une ressemblance troublante avec Iggy Pop, il est député au parlement norvégien depuis 2005, d'abord sous les couleurs du parti centriste, et ensuite, depuis 2020, le parti travailliste.
Dans son pays, on attribue à Jan Bøhler des prises de position anti-immigration - parfois racistes - car il souligne systématiquement les problèmes liés aux différences culturelles.
En décembre 2014, il prône l'interdiction et le boycott d'une conférence donnée par Yusha Evans, musulman américain, dans une mosquée norvégienne, considérant que l'affiche de l'évenement contient un visuel et un slogan "apocalyptiques". S'apercevant d'une "erreur d'interprétation, Jan Bøhler prétend ne pas avoir une connaissance approfondie de ce que représente Yusha Evans et finit par admettre que ce dernier se distancie de tous les groupes et idéologies terroristes.
Très proche du milieu des ex-musulmans, il a participé en novembre 2017 à un forum donnant la parole à deux jeunes hommes ex-muslims norvégiens, "masqués" car craignant pour d'éventuelles conséquences pour eux.
En septembre 2018, il avait participé à une manifestation de soutien à Geert Wilders, parlementaire d'extrême-droite néerlandais, pour avoir tenté de lancer un concours de caricatures du prophète de l'Islam, lequel concours fut annulé suite à des menaces. Les appelants à la manifestation étaient de l'Alliance séculière, des ex-musulmans de Norvège et de Resett. Parmi le public se trouvaient plusieurs des membres les plus actifs de Sian, Stop the Islamization of Norway, qui tenaient des affiches avec des caricatures du prophète. Précisons que Resett est une publication controversée notoirement connue pour ses articles haineux et islamophobes, notamment suite à l'attentat Christchurch en 2019.
Après coup, Jan Bøhler a prétexté ne pas avoir "soigneusement étudié le dossier" avant de participer à cette manifestation majoritairement composée de xénophobes notoires dont les slogans étaient davantage antimusulmans qu'en faveur de la liberté d'expression.
En novembre 2018, dans un forum organisé par l'organisation non-gouvernementale LIM (Likestilling Integrering og Mangfold), dont Dana Manouchehri constitue le secrétaire général et dont Zineb El Rhazoui fait partie du conseil d'administration, dénonçant une prétendue hyménoscopie et d'éventuels certificats de virginité "répandus" en Norvège. Dans son intervention, Jan Bøhler estimait qu'il y avait lieu de s'inquiéter de l'ampleur du problème et que cette pratique devait être déclarée illégale, et ce alors même que le ministre de la Santé avait dejà affirmé, en 2016, que les contrôles de virginité sont illégaux en Norvège en vertu du devoir de diligence de la loi sur le personnel de santé. Et malgré cette affirmation gouvernementale pourtant claire, Bøhler, d'un scepticisme "schiappesque", ne pense pas que ce soit assez concret.
Cette même LIM qui annonce fièrement dans sa page Facebook la nomination de Zineb El Rhazoui pour le prix Nobel de la paix, l'érigeant en "championne" en matière de droits de l'homme, de démocratie et de liberté d'expression.
Mais revenons à nos moutons. Et posons la question de savoir pourquoi Jan Bøhler a proposé Zineb El Rhazoui au Prix Nobel de la Paix. Selon lui elle le mérite pour son engagement en faveur de l'égalité, de la démocratie et de l'égalité des femmes, et notamment en raison de sa lutte contre l'islam radical.
"Je l'observe depuis un moment. Elle est un symbole de l'individu qui défend quelque chose, avec la tension que cela entraîne". Il pense que ce sera un bon signal du comité si elle obtient le prix pour son combat contre l'islam radical.
Mais au-delà de ces arguments fallacieux qui sous-tendent en réalité un copinage et une proximité trop flagrants pour permettre un choix objectif, il convient de s'interroger sur l'influence grandissante que commencent à avoir les réseaux d'ex-muslims un peu partout en Europe.
Laquelle influence n'a rien à envier au fameux "entrisme" qui serait exercé par un supposé conglomérat invisible de "frères musulmans aux portes du pouvoir".
Réfléchissons une seconde à la vue de ces impostures mises sur des piedestals dans le but inavoué de participer activement à la discrimination systémique des musulman(e)s.
Les "frères ex-musulmans" ont dépassé le seuil du pouvoir. De par l'influence qu'ils exercent sur des représentants du pouvoir législatif censés représenter toutes les composantes de la Nation, toutes religions et irréligions confondues, et parfois même des responsables gouvernementaux, il faut bien admettre qu'ils sont en plein dedans du pouvoir.












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