La marche contre l'islamophobie vue par Valeurs Pestilentielles

Rarement lu une presse aussi orientée, aussi partisane, aussi à charge et aussi stigmatisante


Le dossier spécial aspire à évoquer les "tragiques leçons de la marche contre l'islamophobie du 10 novembre 2019, qualifiée par ceux-là mêmes qui l'ont provoquée et inspirée de "manif de la honte". Pour "valeurs Actuelles", les "islamo-collabos" seraient des provocateurs et des idiots utiles qui éprouvent de la haine pour la France.



Voyons l'edito. L'expression "Bal tragique" est une pure invention journalistique généralement utilisée dans les gros titres pour exprimer une débandade, un cafouillage gigantesque, mais également pour qualifier de tristes évènements marqués de pertes humaines.



Des politiques accusés d'avoir trahi leurs anciennes convictions, celles pour lesquelles ils auraient été élus. On pense notamment à Jean Luc Mélenchon auquel le dossier s'est contenté de consacrer une dizaine de lignes, contrairement à ce que la une du magazine aurait pu sous-entendre.

Un édito complaisant et marqué d'un parti pris flagrant, vu la manière de relater certains faits pourtant clairs, tels la relativisation à peine voilée de l'appel à l'utilisation de balles réelles contre les jeunes de banlieue lancé par Zineb El Rhazoui.




Ça va encore plus loin que la complaisance pour aboutir à la souscription entière, dans la mesure où l'édito reprend, mot pour mot, la réthorique de Zineb El Rhazoui





Preuve par l'image et le son. A croire que Zineb El Rhazoui aurait pondu elle-même l'édito.





On apprend dans les articles du dossier que : 
- l'appel à la marche est "infâmant"
- Madjid Messaoudene est un "parfait croisé de l'islamogauchisme et de la victimisation communautaire sur les réseaux sociaux"
- Maryam Pougetoux est une syndicaliste "islamilitante" qui "délire"
- Yassine Bellatar est "l'autoproclamé clown de la république", un "humoriste pratiquant"
- le "notable" Marwane Muhammad aurait improvisé une prière du dimanche et propagé un "discours victimaire à la limite du prêche islamiste"
- l"animateur", "agitateur d'extrême gauche" Taha Bouhafs est un "militant antiraciste" sous couvert de journalisme
- la députée Danièle Obono est une "élue afroféministe et bolcho-trotsko-marxiste" qui ne voudrait pas dire "Vive la France"
- l'activiste LGBT "très sectaire" et "lesbienne" Caroline De Haas "n'a pas hésité à défiler au milieu de manifestants islamistes et misogynes"
- les larmes d'émotion du journaliste Edwy Plenel étaient loin d'être sincères


Nous avons droit à deux articles distincts concernant deux personnalités qui, visiblement, dérangent le plus.


Il s'agit de Laurence De Cock, qualifiée d'"historienne partisane d'une réécriture de l'Histoire de France" et d"activiste propagandiste" particulièrement zélée. Des citations de Fatiha Boudjahlat et Laurent Bouvent, islamophobes notoires, sont mentionnées, à sa défaveur bien entendu

La cerise sur le gâteau étant le portrait peu reluisant dressé au chroniqueur Clément Viktorovitch, qualifié d'"islamo-ingénu" et de "parangon de la gauche bienveillante". Et ce alors qu'il n'avait ni signé l'appel à manifester et encore moins participé à la marche.

Ensuite un article sur le Conseil d'Etat, qualifié en gros titres de "grand corps malade de l'Etat", accusé de participer "avec une constance complice" et "par ses avis et ses jugements à l'émergence d'un islam politique en France" et de faire "la courte échelle à l'islamisme".

Bref, un dossier fignolé à la hâte et faisant une apologie nauséeuse des mêmes idées stigmatisantes dénoncées pourtant par cette marche.





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