Parallèle entre l'antisémitisme des années 1880-1900 en France, et l'islamophobie actuelle

J'ai lu avec un grand intérêt l'article de Laurent JOLY, paru dans l'ouvrage collectif "Les discours de la Haine", et j'ai constaté sans étonnement à quel point l'Histoire avait une fâcheuse tendance à se répéter, ses périodes sombres notamment.

 



 

En redécouvrant toutes ces ignominies dont ont été victimes les juifs dans les années 1880-1900, je ne pus m'empêcher de faire un parallèle légitime et particulièrement révélatoire avec la situation actuelle des musulmans français.

L'islamophobie actuelle serait une haine, une hostilité "légitime", "saine", "populaire" et "rédemptrice" contre des ennemis de l'intérieur. Elle trouverait sa source essentiellement dans le thème de la revanche post-attentats terroristes perpétrés par des extrémistes islamistes.

L'islamophobie tire son argument justificateur du fait que les musulmans seraient des ennemis haineux par excellence et par définition qui éprouveraient un mépris farouche et atavique pour la France, ses valeurs et traditions, et surtout ce qu'elle représente dans leur imaginaire.

Le musulman serait donc "l’ennemi total" sur lequel il conviendrait de focaliser jusqu'à friser l'obsession. De fait, l’islamophobie se trouve justifiée, puisque la haine appelle la haine. qui leur arrive, serait une "belle haine".

Vouloir du mal aux musulmans et se réjouir du mal qui leur arrive, seraient les éléments constitutifs d'une "belle haine", une contrepartie légitime et justifiée de la douleur, de la colère, de l'indignation, et du sentiment de révolte post-attentats.

Les individus notoirement et exclusivement médiatisés en raison de leur discours islamophobe, se distinguent par un sadisme verbal, par des messages à haute teneur alarmiste et complotiste.   

Une haine "salutaire", "exultante" et "purifiée" qui constitue le revers de la médaille, à savoir un amour immodéré et exagérément démonstratif des valeurs de la République.

Ces islamophobes sont habitués à prendre le pouls de l’opinion. Ils font appel aux passions de leur public et parlent à son imagination en lui assénant, répétitivement et jusqu'à l'ennui, des messages à charge émotive et passionnelle considérable.

Ils chercheront toujours à rationaliser leur islamophobie, à doter leur haine d’une armature théorique, en générant des concepts irrationnels par définition tels que "séparatisme", "territoires perdus", "islamo-gauchisme" et "jihadisme d'atmosphère"...et la liste est longue.

Et comme disait Barrès à propos de l'antisémitisme, le discours islamophobe s'adresse aux sentiments plutôt qu’à la raison, et devient à ce titre le fer de lance d'un militantisme tantôt idéologique, doctrinal et politique, tantôt intellectuel, parfois simultanément. 

Dans le but d'entretenir la répulsion instinctive et quasi physique contre les musulmans, les islamophobes s’efforcent d’approfondir et d’éclaircir la légitimité de leur doctrine dans les tribunes politiques et médiatiques qui leur sont aisément accessibles.

Cette entreprise de banalisation de l'islamophobie about à faire de cette dernière un sentiment et un instinct naturel et spontané, sous couvert de critique d'une religion et de débats théologiques menés souvent par des profanes. 

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