Lettre aux escrocs du féminisme qui font le jeu des islamistes

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs dont la journée est gâchée par la vue d'une femme portant un voile sur un lieu de travail, dans une sortie scolaire, dans un bureau de vote, dans un stand de marché, sur une affiche publicitaire, donnant des astuces de cuisine sur une vidéo instagram, en train de courir dans la rue ou nageant dans la mer ou dans une piscine.

Vous aurez beau revendiquer le féminisme ou l'anti-patriarcat pour justifier vos fausses indignations qui alimentent la flamme éternelle du débat anti-hijab/anti-burkini, puisque vos attitudes de rejet, en flagrante contradiction avec l’idée de liberté, sont tutélaires et infantilisantes.

Vous aurez beau consacrer votre quotidien à la stigmatisation et diabolisation des femmes portant le hijab, par la rédaction de laïus insipides, rébarbatifs, alarmistes et anxiogènes, en en faisant votre cheval de bataille pour des fins électorales, et en vociférant sur les plateaux télé et radio à longueur d'année dans le cadre de longs et pompeux débats sur le voilement dans lesquels les principales concernées sont rarement - pour ne pas dire jamais - invitées.

Vous aurez beau profiter de l’absence de contradiction, ou de cibler lâchement ces femmes, parce que vous êtes conscients de la pudeur naturelle de vos souffre-douleur, qui tiennent à préserver leur intimité et à ne pas se mettre sous les feux des projecteurs.

Vous aurez beau crier à la revendication politique, au militantisme, à l'outil de prosélytisme, à l'uniforme fasciste, au symbole de soumission et du patriarcat jusqu'à en faire l'antichambre - voire une incarnation du terrorisme.

Vous aurez beau vous attribuer des pseudo expertises, vous complaire à parler prudemment de « voile », de « voilement », réduire les femmes musulmanes portant le hijab à cet accessoire, et déshumaniser le débat en faisant une séparation artificielle entre l’objet et celles qui le portent afin de justifier une interdiction liberticide, pour aboutir  finalement à des conclusions inévitablement inhumaines et irrationnelles.

Lorsque vous vous indignez que femmes musulmanes portant le hijab puissent travailler, accompagner des écoliers, exercer des fonctions d'utilité publique ou des activités commerciales, être des égéries de marques, donner des conseils cuisines aux étudiants sur les réseaux sociaux, faire du jogging, de la natation ou tout autre activité sportive, individuelle ou collective pratiquable en extérieur.

Lorsque vous poussez le bouchon de la propagande jusqu'à influencer aussi bien l'exécutif que le législateur, et exercer des pressions pour que toutes les activités que des femmes portant le hijab ont le malheur d'exercer au vu et su de tout le monde, soient purement et simplement proscrites.

Vous ne pouvez pas savoir à quel point les frères musulmans, islamistes, salafistes et wahabbistes qui ne veulent pas que leurs mères, soeurs, femmes et filles soient visibles, qui aimeraient qu'elles restent à la maison, se gaussent de vos discussions byzantines interminables et les approuvent.